Vivre Son Deuil Rhône-Alpes

Le dialogue avec les morts est un sujet qui a occupé nombre d’endeuillés que nous accompagnons et qui reste d’actualité comme l’atteste la parution de « Avec nos morts, le lien ne se coupe jamais » de Stéphane Alix. C’est une interrogation souvent évoquée dans nos groupes de parole. Certains perçoivent des signes d’une présence de leur défunt, et vont consulter des médiums pour communiquer avec eux. Ils semblent assez nombreux sur Lyon. Mais y aurait-il à l’inverse un dialogue des morts avec les vivants ? C’était le cas dans le Lyon gallo-romain. Au travers les épitaphes des monuments funéraires placés sur le bord des voies, les morts s’adressaient directement au passant. En voici un exemple parmi tant d’autres. Sans doute es-tu las voyageur. Ne le prends pas mal, je t’en prie et contemple ma tombe Lis et prend bien ton temps. Tu en apprendras quelque chose Tant que j’étais en vie, la joie, l’amour de mes amis Aujourd’hui je gis là sans plus pouvoir bouger et mes os se reposent. Salut, et mène bien ta vie, jusqu’à rencontrer ton destin.

Comme les années passées, en 2025, nous accueillerons et nous écouterons ceux qui téléphonent au 04 78 600 565. Comme les années passées nous maintenons une équipe d’une douzaine d’écoutants qui se mobilisera du lundi au vendredi de neuf à dix-neuf heures vous écouter, entendre. Comme mes années passées, en 2025 nous soutiendrons et accompagnerons ceux qui viendront aux entretiens que nous leur auront proposés et qui se déroulent au 91 rue Mazenod, notre local dans le troisième arrondissement. C’est une écoute spécialisée faite par chaque fois deux bénévoles qui rassure et permet de vivre le mieux possible la traversée du deuil. Comme les années passées, en 2025, nous organiserons des groupes de parole et un café deuil.  C’est par deux fois des partages d’expériences : uniques avec un grand nombre de participants dans un lieu public d’échanges et de convivialité pour le café deuil ; lors de plusieurs séances mensuelles avec un nombre restreint de participants dans notre local, un partage d’expériences entre pair, un temps d’apprivoisement de l’absence qui se vit avec  et grâce à d’autres.

Si tu me parles de la personne que j’ai perdue, n’aies jamais peur de remuer le couteau dans la plaie, en pensant qu’il n’est préférable de ne jamais mentionner son nom pour ne pas me faire du mal. C’est exactement le contraire de ce dont j’ai besoin. J’ai besoin que tu me dises le nom de celui que j’ai perdu, même des années après sa disparition. En vérité je pense sans cesse à elle, même si mon esprit semble ailleurs. Une de mes plus grandes peurs est qu’on l’oublie que plus personne ne pense à elle, et je te serai reconnaissant, au-delà de ce que tu peux imaginer , quand au détour d’une phrase, tu mentionnes son nom, ou un souvenir, ou quoi que ce soit qui me montre qu’elle continue d’exister aussi pour toi ! S’il te plaît, n’hésite pas ! (Extrait de la « Lettre de celui ou celle qui veut m’aider » de Christophe Fauré dans son ouvrage « Vivre le deuil au jour le jour » que nous avons lu à la fin de notre dernier café deuil..